Décision business
Entretien avec Lydia Loimon, responsable commerciale et marketing de Rhum Bologne
Présentez-nous Rhum Bologne…
Nous sommes situés en Basse-Terre, juste au niveau de la mer des Caraïbes, sur les flancs ouest de la Soufrière, avec de la terre volcanique. Le climat est unique, nous avons une pluviométrie maîtrisée. Nous possédons 150 ha de plantations et nous sommes à 80 % autosuffisants. 40 % de notre domaine est récolté à la main. Rhum Bologne est labellisée entreprise du patrimoine vivant, comme Hermès ou Baccarat. Nous n’avons pas abandonné la culture de la canne noire, ni la colonne de cuivre d’époque pour la distillation, c’est notre patrimoine vivant. Il existe neuf distilleries de rhum en Guadeloupe : trois à Marie-Galante, une en Grande-Terre et l’essentiel en Basse-Terre. Le rhum agricole, ce que nous produisons, représente 4 % du marché mondial. Nous organisons des visites guidées et nous accueillons 25 000 visiteurs par an. Des francophones, anglophones et hispanophones. Nous sommes capables de fournir un certain nombre d’éléments et de raconter une histoire.
Quelle est l’histoire de Rhum Bologne ?
La famille de Bologne émigre du Brésil et en 1654 commence la culture de la canne à sucre. Dans le cadre du commerce triangulaire, elle produit du sucre pour approvisionner l’Europe. Mais il y a eu l’avènement du sucre de betterave. En 1887, la société agricole de Bologne devient une distillerie. Avant cela, elle produisait du tafia, l’eau-de-vie destinée aux esclaves. En 1930, la famille Sergenton-Callard acquiert la distillerie et il s’agit aujourd’hui de la quatrième génération.
Quelles sont les nouveautés que vous proposez ?
Nous avons sorti 15 nouveautés en trois ans et demi. Nous avons été très actifs ces dernières années et nous allons continuer. Notre deuxième rhum bio sortira en Guadeloupe en octobre, puis en métropole. Il s’agit d’un parcellaire nommé « Grande Savane », du nom de la parcelle utilisée, qui se tient sur cinq hectares. Il est à 61,2° tandis que notre rhum blanc bio est à 45°. Il sera proposé à environ 6 € la bouteille.
Quelle stratégie commerciale adoptez-vous ?
Le consommateur type est essentiellement un homme. Avec la gamme traditionnelle, ce sont des CSP +. Mais cela tend à se rajeunir. En 2020, nous avons connu une hausse de 63 % de nos ventes en unités en métropole. Il y a un intérêt grandissant. Le premier marché reste la Guadeloupe, en raison du tourisme. Les CHR représentent aujourd’hui 10 % de notre marché et notre objectif est d’atteindre 30 % d’ici cinq ans. Depuis 2017, Les Grands Chais de France sont notre distributeur en métropole. Ils sont extrêmement présents en GMS, avec leurs vins. Ils ont une vraie puissance de frappe. Depuis 2020, nous voulons faire évoluer l’export, c’est notre objectif et les Grands Chais de France sont très forts dans ce domaine.
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